Avec le concours de Vielsalm, se clôturait cette saison de concours 2011. Nous voilà pleins de bon souvenirs en tête… mais qu’en est-il de nos chevaux.
A l’heure de comptabiliser les points, pouvons-nous affirmer que ceux-ci ont, eux-aussi, pu s’épanouir au cours de cette saison ?
Le sport et l’envie de gagner amènent parfois meneurs et cavaliers à oublier que le cheval n’est naturellement fait ni pour tirer une voiture, ni pour nous porter. C’est pourquoi, outre le plaisir qu’il nous procure, le travail que nous lui imposons devrait toujours avoir sur lui une influence positive.
Il semble bon de revenir aux principes de l’équitation classique pour laquelle « Les buts et principes de base du dressage ne peuvent être atteints que si le cheval, par l’entretien et l’encouragement de ses capacités naturelles, est amené et tenu dans une forme dans laquelle il peut entièrement épanouir ses forces ».
Pour pouvoir respecter le cheval, il est important de le connaître.
Comment fonctionne t-il et le travail que nous lui imposons respecte t-il ses structures anatomiques ?
Sans entrer dans de grandes considérations d’anatomie et de biomécanique, voici quelques principes qui vous aideront à mieux le comprendre.
1er volet : Le dos du cheval
La colonne vertébrale est composée de 53 à 57 vertèbres : 7 cervicales, 18 dorsales avec 18 côtes, 6 lombaires (5 pour le poney, l’âne, le mulet, l’arabe et parfois le pur-sang), 5 sacrées soudées et 17 à 21 coccygiennes.
De par sa position horizontale, la colonne vertébrale du cheval est soumise à la pesanteur sur toute sa longueur. Comment ce maintien est-il possible sans qu’elle ne s’affaisse (d’autant plus si nous lui rajoutons le poids d’un cavalier) ?

Les vertèbres sont reliées entre elles par le ligament nuchal, cordon épais et élastique qui relie le crâne au garrot et se prolonge par le ligament surépineux, le long de toutes les vertèbres, jusqu’aux 1ères vertèbres coccygiennes, c’est-à dire, la base de la queue.

Celui-ci nous explique l’influence de la position de l’encolure sur le reste du dos.
Lorsque le cheval broute, la position tête en-bas provoque une traction sur le ligament qui se transmet à toute la colonne en lui offrant un soutien passif.

A l’inverse, une position haute de la tête provoquera un relâchement de ce ligament et un affaissement de la colonne.
Une hyperflexion de l’encolure provoquera quant à elle une hypertension au niveau des structures de la colonne.
Au travail, nous utiliserons cette logique de fonctionnement pour obtenir un travail dans la décontraction et sans contraintes pour le dos.
L’encolure basse entraîne une montée globale du dos qui permet au cheval de lutter contre la gravité et de porter son cavalier. Cette position libère également les racines nerveuses passant entre chaque vertèbre et permet une meilleure mobilité de la colonne.
Au contraire de ce que l’on imagine, la musculature dorsale n’a pas pour fonction de porter le poids du corps mais bien une fonction locomotrice (= permettant le mouvement).
L’encolure en hyperextension, tête haute, provoquera cet affaissement du dos et des tensions au niveau de la musculature dorsale empêchant l’obtention d’une allure correcte. Une ligne de l’encolure aussi longue que possible et un angle de nuque ouvert seront la condition pour le déroulement d’une allure libre et naturelle.
La fonction locomotrice des muscles dorsaux pourra être maintenue s’il existe un soutien correct de la colonne via la position de l’encolure mais également par un travail correct des muscles ventraux.
Celui-ci sera notamment obtenu en demandant l’engagement des postérieurs sous la masse.
Le dos du cheval trouvera son équilibre grâce à des muscles abdominaux toniques et des muscles dorsaux décontractés.
Nous rechercherons donc l’élévation relative de l’encolure, position intermédiaire.
Nous retrouvons ainsi les principes de base d’un travail correct : Cadence, décontraction et contact
Ce contact de qualité ne pourra être obtenu qu’avec un travail fonctionnant de l’arrière vers l’avant et l’impulsion du postérieure ne pourra être obtenue que si le dos l’y autorise en travaillant de manière souple et détendue.
Pour mieux comprendre les influences du dressage sur l’anatomie du cheval, nous vous conseillons le film « La voix des chevaux » (du Docteur Gerd Heuschmann) dont les images ci-dessus sont extraites. Il reprend et développe ces notions en vous offrant des images de synthèse impressionnantes.
Cliquez ICI pour le commander sur "cavalivre" .